S'entrainer à la compréhension orale - CP FLSCO
Apprendre à comprendre : le contexte
Avant de te présenter ces activités de compréhension orale, je tiens à te présenter le cadre d’enseignement pour lequel elles ont été créées.
Contexte : école française à l’étranger, cours de FLSCO.
Public : élèves non francophones, scolarisés à l’école française en CP, avec un niveau A1.2 environ. Petits groupes d’environ 10 élèves qui bénéficient de 3H d’enseignement approfondi du français pour les aider à atteindre le niveau nécessaire à leur scolarité en français.
Objectif des séances de compréhension orale : comprendre des histoires courtes, racontées oralement. Comprendre les intentions des personnages, leurs actions, leurs sentiments, décrypter les non-dits, les ruses, les traits d’humour …
Mais aussi, se familiariser avec les structures classiques d’histoires pour mieux comprendre des récits sur le long terme.
Utiliser le texte original ou le simplifier? Vaste sujet que j’aborde largement sur ce site : ici, ou ici, ou ici par exemple.
Ce qui compte, selon moi c’est de rester dans une “zone compréhensible” par tes élèves.
Je ne crois pas qu’en plaçant la barre haut, on les aide à progresser.
Comment les adapter à un autre public? Si ces textes te paraissent trop difficiles pour tes élèves, 3 idées :
- Simplifie les textes. Garde les éléments importants : les personnages, l’intrigue et la chute mais coupe ce qui risque de les perdre, utilise du lexique connu et des formulations courtes et simples. Evite les inférences et les non-dits.
- Introduis le lexique-clé à l’aide de flashcards avant de commencer. Garde les flashcards visibles pour les montrer, si besoin, au cours du récit.
- Accompagne tes élèves dans la compréhension. Si tes élèves ne comprennent pas l’histoire, ils vont arrêter d’écouter très vite et ton activité sera inutile. N’hésite pas à entrecouper ta narration de petites pauses où tu les aides à décrypter ce qu’ils ont entendu en leur posant des questions : Que s’est-il passé? Pourquoi? Qu’est-ce qu’on apprend? Que va t-il se passer?
Ces activités ne sont pas des évaluations mais des supports d’apprentissage!
Anticiper le récit, lire entre les lignes, comprendre une ruse, comprendre une inférence… tout ça n’est pas naturel et nécessite un accompagnement avant de devenir un réflexe.
Textes et activités de compréhension orale
Ce sont des textes étudiés en CP en France ou école française. Le niveau de langue est donc assez élevé. Je les ai donc simplifiés à l’oral pour les adapter au niveau de mes élèves.
Dans ces activités, c’est la prof qui raconte à l’oral à ses élèves.
On pourra utiliser de la voix, des gestes pour aider à la compréhension.
On peut aussi, faire de petites pauses de “compréhension collective” régulièrement où l’on pose des questions aux élèves pour comprendre, ensemble.
Comprendre une histoire, ce n’est pas que du langage, c’est aussi :
- comprendre les codes d’une histoire : il y a des personnages, une situation de départ, une problématique, un lieu, une temporalité, des évènements, une chute.
- décrypter les sous-entendus.
- comprendre les enjeux, les attentes, les espoirs et les émotions des personnages.
- avoir les éléments pour comprendre la chute, que ce soit une morale, un trait d’humour, ou une conclusion.
Pratiquer régulièrement la compréhension orale en classe, ça n’a pas pour seul objectif le langage mais aussi l’acquisition progressive de ces “codes narratifs”.
Certains textes ont été simplifiés et partagés par des lectrices du blog, merci à elles!
Comment la grand-mère se fit des amis
Une histoire en randonnée comme on les aime : un épisode se répète plusieurs fois avec une petite variante ce qui permet aux enfants de se projeter facilement sur ce qui va venir.
Le chat machin
Le début du texte est assez déroutant : on ne dit pas clairement de qui on parle.
Ne pas hésiter à poser des questions de clarification pour que, assez rapidement, les élèves commencent à se créer une image mentale de la scène et du personnage principal.
Titus l'éléphant
Ce texte est le résumé d’un livre jeunesse du même nom.
Une histoire touchante et une narration qui reprend les jours de la semaine.
Les 3 loups
Peut-être le plus facile de la sélection : le niveau de langue est assez simple, les situations absurdes sont faciles à comprendre et le retournement de situation aussi.
Les élèves passent du rire à l’inquiétude et à l’empathie, en peu mots.
On peut montrer l’album lu en fin de séance.
Le mouton et l'âne
Une histoire de ruse.
Bien aider les élèves, par des questions, à comprendre la jalousie et la malveillance du mouton ce qui rendra la fin plus drôle et compréhensible.
Le soupçon
Ce texte est drôle : on joue le suspens pour une fin surprenante et bien moins dramatique que prévue.
On peut surjouer les émotions : la peur et le soulagement pour aider à la compréhension.
Le parapluie du babouin
Une histoire assez courte dans laquelle un babouin pas très malin prend conseil auprès d’un ami pas très malin non plus.
Le lion et la tortue
Je croyais cette histoire de ruse assez simple mais, en langue étrangère (comme en langue maternelle d’ailleurs), dès qu’il y a de la ruse, du mensonge et des intentions cachées, la compréhension est difficile. D’où la nécessité de s’entrainer!
J’ai donc fait de nombreuses pauses pour clarifier l’histoire, par des questions ouvertes et des discussions de groupe.
La poule et le pommier
Encore une histoire de ruse, mais plus simple.
J’ai dessiné le pommier sur une ardoise au début de l’histoire. Je lui ai ajouté “ses attributs” au fur et à mesure du récit.
L’illumination dans les yeux de mes élèves quand ils ont compris, avant la fin qu’un loup se cachait dans le pommier : ça n’a pas de prix!
Les mots interrogatifs : affichage
Dans les fiches de compréhension, je n’ai pas rédigé les questions.
Tout se fait à l’oral.
Pour aider les élèves à comprendre et à apprendre les questions que l’on pose et que l’on se pose pour comprendre une histoire, j’ai créé un poster récapitulatif des consignes (A3).
J’ai aussi créé des affiches sur les mots interrogatifs de base que l’on garde affichées en classe.
Quelques verbes pour raconter des histoires
Je suis persuadée qu’il faut considérer les verbes comme du lexique comme les autres.
J’ai donc fait quelques flashcards de verbes que mes élèves ne connaissaient pas, ou mal : se disputer, se battre, bondir, mentir, plonger, s’enfuir (ou s’échapper)
Et si on simplifiait ces textes ensemble?
L’écrit renforce l’oral. Et inversement.
J’aimerais compléter ces activités par une lecture qui reprendrait l’histoire, une fois qu’elle a été entendue et comprise.
Pour cela, il me faudrait simplifier chacun de ces textes⬆️ pour les mettre au niveau de mes élèves : A1.2 ou A2.
Tu veux collaborer ?
Le projet te plait et tu voudrais participer? Faisons-le ensemble!
Je te propose de :
- choisir un des textes. De noter en commentaire de cet article lequel (pour éviter les doublons)
- de raccourcir et de simplifier le texte. Pour cela pense à tes élèves et à leur niveau.
- de me l’envoyer via ce formulaire
Puis je le mettrai en page pour le partager ici, en te créditant bien entendu!
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